• Poésies Pâques

    Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire

    Tubes Hommes création

  • 5

        5

    5


    Pâques : Savais-tu Marie ?

    Savais-tu, Marie, savais-tu lorsque tu as dit « oui », savais-tu que cela finirait ainsi ?
    Savais-tu que ce oui devant l'inconnu, savais-tu que tu aurais à le redire souvent ?
    Savais-tu qu'un glaive de douleur transpercerait ton cœur ?

    Il t'a fallu dire oui lorsqu'Il a quitté la maison en te laissant seule.
    Il t'a fallu supporter tout le mal qu'on disait de Lui.
    Tu as sans doute assisté à toutes ces querelles avec les pharisiens
    et tu L'as vu monter à Jérusalem où Il devait mourir.

    Savais-tu, Marie, savais-tu qu'un jour ces paroles déchireraient ton cœur :
    « Il mérite la mort ! »
    Et tu L'as suivi pas à pas. Il avait une poutre sur le dos, Il grimpait le mont Calvaire.
    Tu L'as vu fixé au gibet de la Croix, entre deux malfaiteurs.
    Et la foule ricanait. Et les soldats L'insultaient.
    Toi, tu ne Le quittais pas des yeux.
    Tu as senti son dernier souffle, tu as reçu son dernier soupir.

    Savais-tu, Marie, savais-tu que l'Enfant que tu portais sur tes genoux,
    savais-tu que cet Enfant que tu allaitais, savais-tu qu'un jour
    Il reposerait mort sur tes genoux ?

    Pouvais-tu savoir qu'une énorme pierre roulerait entre toi et Lui
    et qu'elle se refermerait sur la mort ?
    Et il t'a fallu encore dire oui.

    Chante, Marie, chante ! Chante à mon cœur la joie qui t'envahit.
    Il est Vivant, ton Fils pour toujours !
    Chante, Marie, chante la joie de ton oui qui, chaque jour désormais retentit.
    Chante, Marie, chante l'Amour que Dieu a mis dans ton cœur et dis-moi ton secret.
    Apprends-moi à dire oui dans la nuit et le doute.
    Rappelle-moi que, plus forte que la souffrance et la mort, la vie jaillira.

    Redis-moi que de oui en oui Dieu toujours plus loin m'appelle
    et qu'Il me fait marcher sur le chemin de l'Amour où souvent la souffrance à la joie est mêlée.

    Charles Delhez


    Sylvie Erwan 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    6 commentaires
  • A Pâques

    6
    A Pâques

    Frère Jacques, frère Jacques,
    Réveille-toi de ton sommeil d'hiver
    Les fins taillis sont déjà verts
    Et nous voici au temps de Pâques,
    Frère Jacques.

    Au coin du bois morne et blêmi
    Où ton grand corps s'est endormi
    Depuis l'automne,
    L'aveugle et vacillant brouillard,
    Sur les grand-routes du hasard,
    S'est promené, longtemps, par les champs monotones ;
    Et les chênes aux rameaux noirs
    Tordus de vent farouche
    Ont laissé choir,
    De soir en soir,
    Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.

    Frère Jacques,
    Il a neigé durant des mois
    Et sur tes mains, et sur tes doigts
    Pleins de gerçures ;
    Il a neigé, il a givré,
    Sur ton chef pâle et tonsuré
    Et dans les plis décolorés
    De ta robe de bure.

    La torpide saison est comme entrée en toi
    Avec son deuil et son effroi,
    Et sa bise sournoise et son gel volontaire ;
    Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé
    Et l'immobilité de tes deux bras croisés,
    Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.

    Frère Jacques,
    Hier au matin, malgré le froid,
    Deux jonquilles, trois anémones
    Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes
    Vers toi,
    Et la mésange à tête blanche,
    Fragile et preste, a sautillé
    Sur la branche de cornouiller
    Qui vers ton large lit de feuillages mouillés
    Se penche.

    Et tu dors, et tu dors toujours,
    Au coin du bois profond et sourd,
    Bien que s'en viennent les abeilles
    Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles
    Et que l'on voie en tourbillons
    Rôder sur ta barbe rigide
    Un couple clair et rapide
    De papillons.

    Pourtant, voici qu'à travers ton somme
    Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller
    Le cortège bariolé
    Des cent cloches qui vont à Rome ;
    Et, leurs clochers restant
    Muets et hésitants
    Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence,
    Tu t'éveilles en écoutant
    Régner de l'un à l'autre bout des champs
    Le silence.

    Et secouant alors
    De ton pesant manteau que les ronces festonnent
    Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne,
    Frère Jacques, tu sonnes
    D'un bras si rude et fort
    Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines
    A l'appel clair de tes matines.

    Et du bout d'un verger le coucou te répond ;
    Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ;
    Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;
    Et les frondaisons d'or se propagent et font
    Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ;
    Et le travail surgit innombrable et puissant ;
    Et le vent semble fait de mouvante lumière
    Pour frôler le bouton d'une rose trémière
    Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.

    Frère Jacques, frère Jacques
    Combien la vie entière à confiance en toi ;
    Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ;
    Frère Jacques, frère Jacques,
    Rude et vaillant carillonneur de Pâques.

    Émile Verhaeren

    Sylvie Erwan 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    4 commentaires



  • Pâques

    De
    Rome, hier matin, les cloches revenues
    Exhalent un concert glorieux dans les nues.

    L'écho puissant qui flue et tombe de la tour
    Vient magnifier l'air et la terre à leur tour,

    L'oiseau, sanctifié par l'or des salves saintes.

    Lui-même entonne un hymne aimable et, las de plaintes,
    Clame l’alléluia sur un air de chanson.
    Dans l'arbre, au ras des prés, et parmi le buisson.

    L'alouette, un motet au bec, s'est envolée ;
    Le rossignol a salué l'aube emperlée

    D'accents énamourés d'un amour plus brûlant,
    Et comme lumineux d'un bonheur calme et lent.

    Le printemps, né d'hier, allègrement frissonne ;
    La nature frémit d'aise, et voici que sonne

    Partout dans la campagne, au cœur des vieux beffrois
    De l'allier campanile et du palais des rois.

    Et de tous les fracas religieux des villes

    Des
    Paris aux
    Moscou, des
    Londres aux
    Séville.

    Le frais appel pour l'aime célébration
    De l'almissime jour de résurrection ...

    La colombe vole au sillon et l'agneau broute.
    Dis-nous,
    Marie, qui tu rencontras en route ?

    Le fleuve est d'or sous le soleil renouvelé... «
    C'est le seigneur : en
    Galilée il est allé ! »

    Ah ! que le cœur n'est-il lavé dans l'or du fleuve !
    Sanctifié dans l'or des cloches, l'âme veuve !

    Et que l'esprit n'est-il humble comme l'agneau.
    Blanc comme la colombe en ce clair renouveau,

    Et que l'homme, jadis conscience introublée.
    N'est-il en route encore pour la
    Galilée !
    Paul Verlaine

    Sylvie Erwan 

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique