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Poésies Pâques
Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire
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Par sylvie erwan le 31 Mars 2024 à 08:12
Pâques : Savais-tu Marie ?
Savais-tu, Marie, savais-tu lorsque tu as dit « oui », savais-tu que cela finirait ainsi ?
Savais-tu que ce oui devant l'inconnu, savais-tu que tu aurais à le redire souvent ?
Savais-tu qu'un glaive de douleur transpercerait ton cœur ?
Il t'a fallu dire oui lorsqu'Il a quitté la maison en te laissant seule.
Il t'a fallu supporter tout le mal qu'on disait de Lui.
Tu as sans doute assisté à toutes ces querelles avec les pharisiens
et tu L'as vu monter à Jérusalem où Il devait mourir.
Savais-tu, Marie, savais-tu qu'un jour ces paroles déchireraient ton cœur :
« Il mérite la mort ! »
Et tu L'as suivi pas à pas. Il avait une poutre sur le dos, Il grimpait le mont Calvaire.
Tu L'as vu fixé au gibet de la Croix, entre deux malfaiteurs.
Et la foule ricanait. Et les soldats L'insultaient.
Toi, tu ne Le quittais pas des yeux.
Tu as senti son dernier souffle, tu as reçu son dernier soupir.
Savais-tu, Marie, savais-tu que l'Enfant que tu portais sur tes genoux,
savais-tu que cet Enfant que tu allaitais, savais-tu qu'un jour
Il reposerait mort sur tes genoux ?
Pouvais-tu savoir qu'une énorme pierre roulerait entre toi et Lui
et qu'elle se refermerait sur la mort ?
Et il t'a fallu encore dire oui.
Chante, Marie, chante ! Chante à mon cœur la joie qui t'envahit.
Il est Vivant, ton Fils pour toujours !
Chante, Marie, chante la joie de ton oui qui, chaque jour désormais retentit.
Chante, Marie, chante l'Amour que Dieu a mis dans ton cœur et dis-moi ton secret.
Apprends-moi à dire oui dans la nuit et le doute.
Rappelle-moi que, plus forte que la souffrance et la mort, la vie jaillira.
Redis-moi que de oui en oui Dieu toujours plus loin m'appelle
et qu'Il me fait marcher sur le chemin de l'Amour où souvent la souffrance à la joie est mêlée.
Charles Delhez
6 commentaires -
Par sylvie erwan le 9 Avril 2023 à 07:50
A Pâques
Frère Jacques, frère Jacques,
Réveille-toi de ton sommeil d'hiver
Les fins taillis sont déjà verts
Et nous voici au temps de Pâques,
Frère Jacques.
Au coin du bois morne et blêmi
Où ton grand corps s'est endormi
Depuis l'automne,
L'aveugle et vacillant brouillard,
Sur les grand-routes du hasard,
S'est promené, longtemps, par les champs monotones ;
Et les chênes aux rameaux noirs
Tordus de vent farouche
Ont laissé choir,
De soir en soir,
Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.
Frère Jacques,
Il a neigé durant des mois
Et sur tes mains, et sur tes doigts
Pleins de gerçures ;
Il a neigé, il a givré,
Sur ton chef pâle et tonsuré
Et dans les plis décolorés
De ta robe de bure.
La torpide saison est comme entrée en toi
Avec son deuil et son effroi,
Et sa bise sournoise et son gel volontaire ;
Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé
Et l'immobilité de tes deux bras croisés,
Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.
Frère Jacques,
Hier au matin, malgré le froid,
Deux jonquilles, trois anémones
Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes
Vers toi,
Et la mésange à tête blanche,
Fragile et preste, a sautillé
Sur la branche de cornouiller
Qui vers ton large lit de feuillages mouillés
Se penche.
Et tu dors, et tu dors toujours,
Au coin du bois profond et sourd,
Bien que s'en viennent les abeilles
Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles
Et que l'on voie en tourbillons
Rôder sur ta barbe rigide
Un couple clair et rapide
De papillons.
Pourtant, voici qu'à travers ton somme
Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller
Le cortège bariolé
Des cent cloches qui vont à Rome ;
Et, leurs clochers restant
Muets et hésitants
Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence,
Tu t'éveilles en écoutant
Régner de l'un à l'autre bout des champs
Le silence.
Et secouant alors
De ton pesant manteau que les ronces festonnent
Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne,
Frère Jacques, tu sonnes
D'un bras si rude et fort
Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines
A l'appel clair de tes matines.
Et du bout d'un verger le coucou te répond ;
Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ;
Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;
Et les frondaisons d'or se propagent et font
Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ;
Et le travail surgit innombrable et puissant ;
Et le vent semble fait de mouvante lumière
Pour frôler le bouton d'une rose trémière
Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.
Frère Jacques, frère Jacques
Combien la vie entière à confiance en toi ;
Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ;
Frère Jacques, frère Jacques,
Rude et vaillant carillonneur de Pâques.
Émile Verhaeren
4 commentaires -
Par sylvie erwan le 17 Avril 2022 à 08:05
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