• PAQUE 7

    PAQUE 7

     

    Lapins

    Les petits Lapins, dans le bois,
    Folâtrent sur l’herbe arrosée
    Et, comme nous le vin d’Arbois,
    Ils boivent la douce rosée.

    Gris foncé, gris clair, soupe au lait,
    Ces vagabonds, dont se dégage
    Comme une odeur de serpolet,
    Tiennent à peu près ce langage :

    Nous sommes les petits Lapins,
    Gens étrangers à l’écriture
    Et chaussés des seuls escarpins
    Que nous a donnés la Nature.

    Nous sommes les petits Lapins,
    C’est le poil qui forme nos bottes,
    Et, n’ayant pas de calepins,
    Nous ne prenons jamais de notes.

    Et dans la bonne odeur des pins
    Qu’on voit ombrageant ces clairières,
    Nous sommes les tendres Lapins
    Assis sur leurs petits derrières.

    Poème de Théodore de BANVILLE (Extrait) Sonnailles et Clochettes - 27 novembre 1888.


     

     

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  • PAQUE 5

     

     

    PAQUE 5

     Les petits canards


    Ils vont, les petits canards,

    Tout au bord de la rivière,
    Comme de bons campagnards.

    Barboteurs et frétillards,
    Heureux de troubler l’eau claire,
    Ils vont, les petits canards.

    Ils semblent un peu jobards,
    Mais ils sont à leur affaire
    Comme de bons campagnards

    Dans l’eau pleine de têtards,
    Où tremble une herbe légère,
    Ils vont, les petits canards.

    Marchant par groupes épars,
    D’une allure régulière
    Comme de bons campagnards ;

    Amoureux et nasillards,
    Chacun avec sa commère,
    Comme de bons campagnards
    Ils vont, les petits canards !

     Rosemonde Gérard
    Les Pipeaux

     

     

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  •   La fée qui court

    PAQUE 4

     

    CONTE La fée qui court
    Georges Sand

    Je rencontrai l'autre jour une bonne fée qui courait comme une folle malgré son grand âge.

    — Êtes-vous si pressée de nous quitter, madame la fée ?

    — Ah! ne m'en parlez pas, répondit-elle. Il y a quelques centaines d'années que je n'avais revu votre petit monde, et je n'y comprends plus rien. J'offre la beauté aux filles, le courage aux garçons, la sagesse aux vieux, la santé aux malades, l'amour à la jeunesse, enfin tout ce qu'une honnête fée peut off'rir de bon aux humains, et tous me refusent. « Avez-vous de l'or et de l'argent ? me disent- ils; nous ne souhaitons pas autre chose. » Or, je me sauve, car j'ai peur que les roses des buissons ne me demandent des parures de diamants et que les papillons n'aient la prétention de rouler carrosse dans la prairie !

    — Non, non, ma bonne dame, s'écrient en riant les petites roses qui avaient entendu grogner la fée : nous avons des gouttes de rosée sur nos feuilles.

    — Et nous, disent en folâtrant les papillons, nous avons de l'or et de l'argent sur nos ailes.

    — Voilà, dit la fée en s'en allant, les seules gens raisonnables que je laisse sur la terre.

     

    George Sand
    Légendes rustiques 1859

    Ce petit conte de George Sand (1804 - 1876), La fée qui court, est parfait pour des enfants. Il évoque joliment une fée pleine de sagesse. Ce conte n’illustre pas à proprement parler le thème de Pâques, mais il va bien avec le côté merveilleux de cette fête aux résonances champêtres.

     

     

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