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Poésies Carnaval
Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire
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Par sylvie erwan le 21 Février 2023 à 07:40
Poème Mardi gras
Aussi fou qu'un essaim de guêpes,
Car il ne faut pas qu'on s'y trompe,
Mardi-gras, qui mange des crêpes,
Est venu, sonnant de la trompe.
Donc, mon ami Paul, et toi, Lise,
Amusez-vous. Ce qu'on achève
Et qu'à propos on réalise,
N'est plus dans le pays du rêve.
Mais n'allez pas au bal. C'est triste.
C'en est fini du Veau qui tette,
Et lointain comme un guitariste,
Chicard n'est plus qu'une épithète.
Donc, Lise, dont le fier corsage
Cache mal un sein couleur d'ambre,
Et toi, Paul, croyez un vieux sage:
Faites le bal dans votre chambre.
Amants fiers de porter des chaînes,
Dansez un pas naturaliste!
Voyagez aux rives prochaines,
Comme le veut mon fabuliste.
Je le sais bien, moi que la Muse
A dressé pour son dithyrambe,
En nul endroit on ne s'amuse
Mieux que devant un feu qui flambe.
Pour le carnaval, trop précaire,
Il faut pourtant qu'on se déguise;
Si l'on veut, en Robert Macaire,
Et s'il le faut, en duc de Guise.
Toi, Paul, mets ta chemise russe,
Et toi, Lise aux charmantes poses,
Déguise-toi, pleine d'astuce,
En femme qui met des bas roses.
Et soupez! Lise, fleur humaine,
Si l'on peut t'adorer comme ange,
Pour imiter le fils d'Alcmène
Il est essentiel qu'on mange.
Si tu veux que Paul sur tes lèvres
Se livre aux plus tendres sévices,
Sur une assiette de vieux Sèvres
Épluche-lui des écrevisses.
Et pour mêler toutes les joies,
Commande, ô guerrière jalouse,
La fine terrine de foies
Gras, chez Tivollier de Toulouse.
L'Éden, il faudrait que tu l'eusses,
O femme du ciel émanée!
Pour cela, bois du Lur Saluces
Après un peu de Romanée.
O Paul, sois prévoyant! Profite
Du temps où tu n'es pas obèse,
Et tandis que Lise t'invite,
Baise sa bouche, et la rebaise.
Car ce bonheur, que tu répètes,
Vaut bien les douleurs éternelles
D'entendre hurler des trompettes
Et de voir des polichinelles!
5 mars 1889.
Théodore De Banville
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Par sylvie erwan le 25 Février 2020 à 07:45
Les Roses de Venise
Dans la cambrure du Grand Canal ,
J'ai vu fleurir des choses étranges .
Quand les dorures sont végétales ,
Ici les roses portent les anges .Villon y dirait leurs douleurs ,
Baudelaire aimerait leurs frayeurs,
Rimbaud y tiendrait ses couleurs ,
Et ses voyelles, et mon bonheur .Les Roses de Venise sont toutes de pierres vêtues ,
Couvertes de porphyre , de marbre , de blanche d'Istrie .
Les pétales mordorés de ces fleurs d' Italie
N'ont de senteurs , que le nectar de leur vécu .
Flora , la vie ,
Que j'aime à la folie ,
Vous voici !Au lit des pilotis , vous avez survécu ,
A la peste , à sa mort , et aux hommes pervertis .
Les pieux de rouvre et de mélèze sont le châssis
De votre beauté , loin du malheur , survenu .
Flora , la vie ,
Que j'aime à la folie ,
Vous voici !Rêvant d'un paradis , qu'il croit avoir perdu ,
Le ruisseau perpétuel des amoureux transis ,
Transis par vos parterres sans cesse refleuris
Découvre émerveillé , le sensuel , la vertu .
Flora , la vie ,
Que j'aime à la folie ,
Vous voici !Quand ces deux angelots émergent à ma vue ,
Au profond du miroir , et derrière celui-ci ,
A la vase des canaux , et au ciel d'Italie ,
Le diable et le bon Dieu sont chez vous revenus .
Flora , la vie ,
Que j'aime à la folie ,
Vous voici !Belles Rosas continuez , au soleil apparu ,
De mirer vos sépales , aux reflets rouges et gris ,
De perdre vos pétales , au gré des jours de vie ,
Que l'on veut attraper , et qui ont disparu .
Flora , la vie ,
Que j'aime à la folie ,
Vous voici !Gérard Cotton
1 commentaire -
Par sylvie erwan le 22 Février 2020 à 07:45
Ô ma jolie Vénitienne !
Dans la cambrure du Grand Canal ,
J'ai vu fleurir des choses étranges .
Quand les dorures sont végétales ,
Ici les roses portent les anges .Villon y dirait leurs douleurs ,
Baudelaire aimerait leurs frayeurs,
Rimbaud y tiendrait ses couleurs ,
Et ses voyelles, et mon bonheur .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !Je t'ai cherchée sur les canaux,
A l'aube , au pont du Rialto ,
Comme d'autres s'enfuient à Bornéo
Vers on ne sait quel Eldorado .
Je t'ai cherchée sur les canaux .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !A l'appel des vaporetti ,
Au départ du pont des Scalzi ,
M'enchante une fille d'Italie
Qui chaque jour refleurit ,
A l'appel des vaporetti .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !Une goutte de Bardolino
Réveilla mon cœur de Pierrot :
Larme grenat de vin sans eau .
Sous le pinceau de Carpaccio ,
Une goutte de Bardolino .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !Je t'ai rêvée à San Marco
A l'ombre d'un cappucino .
Au Florian sans nous dire un mot ,
Sous l'azur pour un boléro ,
Je t'ai rêvée à San Marco .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !Elle a remis sa beauté blême
Posant un masque à mon poème .De ses doigts sur mes lèvres crème ,
Quand j'ai écrit les mots " Je t'aime ",
Elle a remis sa beauté blême .Ô, ma jolie vénitienne!
Comme l'amour à l'antienne ,
Posons sur toi le bleu de Sienne ,
L'indigo des mers lointaines ,
Ô, ma jolie vénitienne !Gérard Cotton
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