• Kit 4

    Kit 4

    Bonjour à tous   
    C'est avec toute mon amitié
    que je viens vous souhaiter
    une bon week-end.
    une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Mille doux bisous du ❤️ 

    Kit 4


    À la Font-Georges

    Voici les lieux charmant où mon âme ravie
    Passait à contempler Sylvie
    Ces tranquilles moments si doucement perdus.
    Boileau.

    O champs pleins de silence,
    Où mon heureuse enfance
    Avait des jours encor
    Tout filés d’or !

    O ma vieille Font-Georges,
    Vers qui les rouges-gorges
    Et le doux rossignol
    Prenaient leur vol !

    Maison blanche où la vigne
    Tordait en longue ligne
    Son feuillage qui boit
    Les pleurs du toit !

    O claire source froide,
    Qu’ombrageait, vieux et roide,
    Un noyer vigoureux
    A moitié creux !

    Sources ! fraîches fontaines !
    Qui, douces à mes peines,
    Frémissiez autrefois
    Rien qu’à ma voix !

    Bassin où les laveuses
    Chantaient insoucieuses
    En battant sur leur banc
    Le linge blanc !

    O sorbier centenaire,
    Dont trois coups de tonnerre
    Avaient laissé tout nu
    Le front chenu !

    Tonnelles et coudrettes,
    Verdoyantes retraites
    De peupliers mouvants
    A tous les vents !

    O vignes purpurines,
    Dont, le long des collines,
    Les ceps accumulés
    Ployaient gonflés ;

    Où, l’automne venue,
    La Vendange mi-nue
    A l’entour du pressoir
    Dansait le soir !

    O buissons d’églantines,
    Jetant dans les ravines,
    Comme un chêne le gland,
    Leur fruit sanglant !

    Murmurante oseraie,
    Où le ramier s’effraie,
    Saule au feuillage bleu,
    Lointains en feu !

    Rameaux lourds de cerises !
    Moissonneuses surprises
    A mi-jambe dans l’eau
    Du clair ruisseau !

    Antres, chemins, fontaines,
    Acres parfums et plaines,
    Ombrages et rochers
    Souvent cherchés !

    Ruisseaux ! forêts ! silence !
    O mes amours d’enfance !
    Mon âme, sans témoins,
    Vous aime moins

    Que ce jardin morose
    Sans verdure et sans rose
    Et ces sombres massifs
    D’antiques ifs,

    Et ce chemin de sable,
    Où j’eus l’heur ineffable,
    Pour la première fois,
    D’ouïr sa voix !

    Où rêveuse, l’amie
    Doucement obéie,
    S’appuyant à mon bras,
    Parlait tout bas,

    Pensive et recueillie,
    Et d’une fleur cueillie
    Brisant le cœur discret
    D’un doigt distrait,

    A l’heure où les étoiles
    Frissonnant sous leurs voiles
    Brodent le ciel changeant
    De fleurs d’argent.

    Octobre 1844.

    Théodore de Banville, Les Stalactites, 1846

    Sylvie Erwan 

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  • Kit 3

    Kit 3

    Bonjour à tous    
    C'est avec toute mon amitié
    que je viens vous souhaiter
    une bon week-end. 
    une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Mille doux bisous du ❤️

    Kit 3

    Amour angélique
    Oh ! l’amour ! dit-elle, — et sa voix tremblait et son oeil rayon-
    nait, — c’est être deux et n’être qu’un. Un homme et une femme
    qui se fondent en un ange, c’est le ciel.
    Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, liv.II,chap.VII.

    L’ange aimé qu’ici-bas je révère et je prie
    Est une enfant voilée avec ses longs cheveux,
    A qui le ciel, pour qu’elle nous sourie,
    A donné le regard de la vierge Marie.

    Ame que l’azur expatrie
    Pour qu’elle recueille nos voeux,
    Jeune âme limpide et fleurie
    Comme les fleurs de la prairie
    Aux calices roses ou bleus!

    Comme l’autre Éloa, c’est la soeur des archanges,
    Qui pour nous faire vivre aux mystiques amours,
    A quitté les blondes phalanges
    Et souille ses pieds blancs à parcourir nos fanges.

    Aussi nos ferveurs sont étranges:
    Ce sont des rêves sans détours,
    Ce sont des plaisirs sans mélanges,
    Des extases et des échanges
    Qui dureront plus que les jours!

    C’est un chemin frayé plein d’une douce joie,
    Un vase de parfums, une coupe de miel,
    Un météore qui flamboie
    Comme un beau chérubin dans sa robe de soie.

    Il ne craint pas que Dieu le voie:
    C’est un amour pur et sans fiel
    Où toute notre âme se noie
    Et dont l’aile ne se déploie
    Que pour s’élancer vers le ciel!

    Juin 1842.

    Théodore de Banville, Les Cariatides (1843)
     

    Sylvie Erwan 

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